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07 April 2014

Remembering Edith Eaton and D'Arcy McGee



It's become something of a tradition here to acknowledge Thomas D'Arcy McGee on this day, the anniversary of his assassination. And I will. But it would be wrong to let this seventh of April pass without paying homage to Edith Eaton, who died one hundred years ago today.

Writing as "Sui Sin Far", Eaton has been described variously as "the first Chinese-American fictionist", "the first Chinese-American woman writer" and "the mother of Chinese-American literature", but these descriptions come from our cousins to the south. Pay them no mind.

The eldest daughter of Englishman Edward Eaton and his Chinese wife Lotus Blossom, she was born in 15 March 1865 in Prestbury, Cheshire, emigrating to Montreal seven or eight years later.

Eaton's earliest writing appeared in The Dominion Illustrated, The Montreal Daily Star and The Montreal Daily Witness. Both fiction and non-fiction, all show a great sensitivity toward the Chinese communities of Canada and the United States, as reflected in her modest memoir, "Leaves from the Mental Portfolio of an Eurasian", published in the Independent (21 January 1890):
I have come from a race on my mother’s side which is said to be the most stolid and insensible to feeling of all races, yet I look back over the years and see myself so keenly alive to every shade of sorrow and suffering that it is almost a pain to live.
Never a healthy woman, in her mid-thirties she left Quebec for more temperate California. The writer spent roughly a decade on the American west coast and lived briefly in Boston before returning to Montreal. A monument stands in her honour at Mount Royal Cemetery, in which D'Arcy McGee is also interred.

This year, a poem to the politician by Joliette's Louis-Thomas Groulx, written six days after the assassination.


Assasinat de l'honorable Thomas D'Arcy McGee — 7 avril 1868

I

O mon Dieu!… c'est horrible!… une assassine
     A tranché le fil de ses jours….
Mais son âme set allée à ta bonté divine
     Qui sourit aux martyrs – toujours.

     Il meurt ennemi du désordre
Et de ces hommes vile qu'on nomme Feniens.
     Prions pour ce martyr de l'Ordre,
Nous tous qu'il a servis, ô mes concitoyens.

Dieu veuille que son sang répandu par ses frères,
Ne tombe – encore tout chaud – sur leurs fils et sur eux.
Appraise, O doux Jésus, la haine et les colères
Qui vont semant le meurtre et font le deuil affreux.

II

Il ne reverra plus sa femme ni sa fille,
Ni son fils qu'il aimait d'un amour infini.
Tous vont pleurer, hélas! – Console la famille
Seigneur, et dis: enfants, votre père est béni.

La Nation prend soin de l'épouse chérie,
De la famille et du fils – tendre orphelin qui prie,
Il est pour chaque vie, une heure de douleur
Que je ne saurais pendre et qui bris le cœur.

Alors, heureux qui meurt: mais malheur à qui tue.
Des vivants et des morts, Dieu seul se constitue
Juge. Aussi, seul il a droit de vie et de mort
Sur tous. Caïn, – tuer d'Abel – en vain se tord.

De désespoir. Son crime est avec lui, sans cesse.
Et suivra, partout, soit qu'il coure ou bien cesse
D'Aller. Qu'il veille ou dorme, Abel agonisant
Sera, devant sa face, à toute heure, présent.

Caïn voudrait mourir de remords qui l'oppresse,
Mais son crime est si grand qu'il lui faudra longtemps
Encore, ouïr la voix douce mais vengeresse
Qui dit toujours: "Caïn, que te faisais-je, aux champs."

Il ne dormira plus le cruel fratricide;
Et le bon Dieu, pourtant, l'a pris sous son égide,
Disant: en quelque lieu qu'il aille – ce vilain –
Chacun reconnaîtra mon signe sur Caïn.

III

Que l'assassin se nome Eagleson ou White,
Ou de tout autre nom qu'on entend prononcer,
Son forfait odieux rend mon âme interdite,
Et c'est presque mourir, mon dieu! que d'y penser.

Le ciel saura punir une action si noire.
………………………………………………….
Maintenant que McGee a vu Dieu dans sa gloire,
Et que sa voix se mêle au séraphique chanr,
Regrette-t-il la terre où l'hommes est si méchant?

IV

A quoi me servirait de biaiser ou de feindre?
La pauvre humanité, certes! est bien à plaindre
L'homme détruit, Dieu crée, et la gouffre béant
Dévore ce que Dieu fait sortir du Néant.

Qui sondera, Seigneur, ce mystère insondable?
Je vois, partout, l'énigme écrite par ton doigt.
Toujours, ce que tu fais me parait admirable
Ce que tu laisses faire est indigne de toi.

Tu ne réponds jamais, quand l'homme t'interroge
Pourquoi m'as-tu donné l'entendement, la voix
Et la cœur, si ce n'est pour faire ton éloge?
Mais le ferai-je…. après le meurtre que je vois?

Ou donc regardais-tu, quand fut ourdi ce crime?
Quand tombait, sous le coup, l'innocente victime?
Comment as-tu souffert – toi si juste et si bon –
Que D'Arcy fût atteint par balle de plomb?

Je ne veux pas, Seigneur, que mon âme murmure,
Mais je dis: ton enfant trouve cette morte dure!…
………………………………………………….
………………………………………………….
Merci. --Dieu parle enfin. Vici ce que j'entends:
"J'ai pris votre martyr." – Et le bourreau? – j'attends.

"L'ivraie est dans le blé, la rose a son épine,
"Je fais une Merveille avec une ruine.
"J'appelle à moi le bon et j'attends le méchant
"Mais que le juge humain sévisse et attendant.

"Que vos lois aient leur cours. Mais que votre sentence
"Ne fasse pas périr la timide innocence.
"Faites que la justice atteigne l'assassin.
"Ce qu'il doit, qu'il le paie à son fatal destin.

V

"Meurtrier, tue encor, tue encore et te hâte.
"Toi, martyr, souffre encore, souffre comme Socrate
"Sans te plaindre et pardonne. Ils viennent les temps dûis
"Ou ma faux abattra comme des épis mûrs

"Les hommes – cœurs pervers – qui font de la malice
"Et leur unique étude et leur plus cher délice.
"Je sais qui fait le mal, et sais qui fait le bien
"Je vois l'être maudit qui fait le Fenien.

"Il est tout près de moi; je le sens, je le touche
"Peu s'en faut que son nom ne sorte de ma bouche
"Et si je n'avais pas horreur de ce gueux-là,
"Mettant le pied dessus, je dirais – le voilà.

"On dirait que le peuple – aveugle volontaire –
"Ne voit pas le serpent, avec sa tête altière,
"Qui se plie et s'allonge, et se promène et va
"Jusqu'aux pieds de son Roi qu'il enlace déjà."

Quoi, donc, est le serpent? Est-ce le Royalisme,
Ou la démocratie, ou le saint-Simonisme,
Ou l'Athéisme encore? – Dis, seigneur, qu'est-ce enfin?
" – Aucun de ces mots-là ne convient au Matin.

"Vous le verrez bientôt. Son ardente prunelle
"Vous illumine avec sa brillante étincelle.
"Il s'en vient du Midi, sinon de l'Orient
"Qu'il souilla comme il veut souiller tout l'Occident.

"Si je n'étais pas là, quand paraîtra la Bête,
"Le combat serait court, et sûre le Défaite.
"Mais je veille sur vous et sur le Trône, aussi,
"Et garde auprès de moi mon fidèle D'Arcy."

Joliette, 13 avril 1868

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