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01 January 2025

'Premier janvier' by Jean Bruchési



New Year's verse by Jean Bruchési from Coups d'ailes (Montreal: Bibliothèque de l'Action française, 1922)
PREMIER JANVIER

Comme un vase dont le cristal s'est émietté
Sous la main qui venait y déposer des roses,
Un an est disparu, brutalement jeté
Au gouffre où vont mourir toutes les vieilles choses.

Il n'est plus, sauf peut-être où vit le souvenir.
Il n'est plus. Oh! pourquoi faut-il donc que tout meure?
Pourquoi sur le passé reposer l'avenir?
Pourquoi vivre et lutter, puisque rien ne demeure?

Pourquoi? C'est que la vie émerge de la mort!
C'est que par le passé doit s'écrire l'histoire,
Et c'est que la richesse est faite de l'effort
Journalier, sans lequel il n'est pas de victoire!

C'est qu'il n'est point d'amour qu'il ne soit de douleur,
Qu'un plus doux parfum vient de la rose fanée,
Que l'âme se retrempe aux sources du malheur,
Et c'est qu'à Tan détruit succède une autre année!

Bonne Année! Happy New Year! 

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'Cloches de Noël' by Jean Bruchési



For the day, a poem by historian and diplomat Jean Bruchési from Coups d'ailes (Montreal: Bibliothèque de l'Action française, 1922), his only volume of verse.
CLOCHES DE NOËL

      Cloches qui, dans la nuit, sonnez éperdument,
      Carillons qui volez au-dessus des prairies,
      Mêlez aux flocons blancs vos claires sonneries
      Cloches qui, dans la nuit, sonnez éperdument.

      Laissez tomber sur nous un peu de votre joie,
      Emportez jusqu'aux cieux les désirs de nos coeurs;
      Sans jamais mettre fin à vos accents vainqueurs,
      Laissez tomber sur nous un peu de votre joie.

      Chantez pour le vieillard et riez pour l'enfant,
      A l'un donnez la force, à l'autre l'espérance;
      Loin du pauvre qui pleure écartez la souffrance,
      Chantez pour le vieillard et riez pour l'enfant.

      Du Roi de Bethléhem, alertes messagères,
      Vous annoncez partout la venue ici-bas.
      En passant, répandez des roses sur Ses pas,
      Du Roi de Bethléhem, alertes messagères.

      O carillons d'airain, chantez: nous écoutons.
      De cet Enfant qui nait, célébrez les louanges,
      Et mêlez vos accords aux douces voix des anges;
      O carillons d'airain, chantez: nous écoutons.

      Elevez-vous là-haut, près des pâles étoiles,
      Effleurez-les sans bruit de vos sons argentés,
      Et revenez vers nous, pleines de leurs beautés...
      Elevez-vous là-haut, près des pâles étoiles.

      Chantez-nous la splendeur de cette grande nuit:
      Parcourez sans arrêt les pays de la terre;
      Redites à chacun le sublime mystère;
      Chantez-nous la splendeur de cette grande nuit.

      Sonnez, sonnez toujours, cloches de nos églises;
      En nos coeurs déposez tous vos accents joyeux,
      Et, demeurant pour nous la voix qui vient des cieux,
      Sonnez, sonnez toujours, cloches de nos églises.